Lac et fourche de Clarabide 2857m (18)

La rencontre inattendue

Il est 18h30 environ, fin d'une après-midi chaude de mi-juillet. Tout est calme. Nous sommes seul, assis sur la moraine, non loin du bivouac installé pour la nuit, le regard plongeant sur la vallée et le lac de Pouchergues.  Dédé, regarde là-bas, quelques choses bouges ! Je scrute et découvre à 500m deux points noirs se déplaçant qui disparaissent.  Notre regard s'évade à nouveau sur le Schrader, l'Abeillé, une prochaine randonnée  est née...

Maïté, ne bouge pas, nous avons de la visite ! Dis-je à voix très basse. 3 isards avancent vers nous. Ils sont à 100m, ils ne nous ont pas vu. Ils s'approchent tranquillement et sont maintenant si près que nous entendons leurs souffles. Le mâle ouvre la marche, l'éterlou,  un jeune de l'année dernière, fait des sauts de cabris, il s'amuse, va et vient, broute,  la femelle qui le surveille ferme la marche. Ils empruntent le névé, observent notre bivouac qui est en contre bas,  ils ne sont plus qu'à 10 mètres, la femelle se baisse, se met à uriner sur la neige.  Et tout d'un coup, le mâle se fige, l'espace de 15 longues secondes, nos regards se croisent, il ne comprend pas. Le petit arrête de gambader, la femelle se relève, et c'est la fuite, en moins de 3mn, ils sont sur la crête, sous le pic de Saud, 400m plus haut. Je les suis aux jumelles.

Magnifique de voir ces trois animaux, sauvages, à porter de main, et l'instant d'après si loin. Je n'aie pu photographier l'un de ces moments uniques d'une vie de montagnard car si j'avais bougé le petit doigt, ils auraient fui avant d'être sur nous. Mais l'essentiel, n'est-il pas dans ces images qui sont gravées en nous pour toujours.

Maïté et André                             

  

Isard

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